La vallée Tamberma
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LE TOGO


De Kara à Kandé
Lundi 31 août
Kara, construite en grande partie par les Allemands, capitale du nord du Togo sera notre point de départ pour la "Vallée des Tamberma".

Après un début de nuit réparateur dans l'hôtel "Marie-Antoinette" nous sommes réveillées brutalement à 4h par l'appel à la prière du muezin.

Il faut que l'on vous dise que nous n'avions pas remarqué la présence de la mosquée à deux pas de l'hôtel ...

Tout va très bien ... nous sommes prêtes à 6h30 pour le départ ...


Nous traversons Kara considérée comme "la ville du Président feu Gnassingbé Eyadema" parce qu'il séjournait souvent dans son domaine natal de Pya.

Tout va très bien Madame la Marquise, mais il faut que l'on vous dise que nous avançons escortés par un groupe de sportifs effectuant leur footing matinal. Nous roulons à 5 km à l'heure ...



Kandé approche ... nous bifurquerons vers Nadaba près de la frontière Béninoise.

La route cahotique serpente entre les paysages montagneux et les petits villages à l'architecture traditionnelle : des cases rondes regroupées autour d'une cour où vivent en parfaite harmonie les poules, les pintades, les chèvres et ... les habitants.


Leur "commerce" sur la tête, les bras ballands, les femmes trottinent nonchalamment jusqu'au marché.

"Koutammakou" le pays des Batammariba

Le paysage Koutammakou est inscrit au Patrimoine Mondial de l'Unesco. C'est un peuple profondément ancré dans la tradition et vénérant le culte des ancêtres. On y accède par une piste d'une quinzaine de km.


Leur premier habitat était l'intérieur des baobabs, ainsi ils étaient invisibles et protégés des animaux.


Coucou ! nous étions là ... mais il faut que l'on vous dise qu'il ne fut pas facile de s'extraire.


Les Batammariba ont conservé leurs croyances, coutumes, règles sociales, artisanat, danses, sport et leurs pratiques initiatiques traditionnelles, en continuité de l'idée de développement durable qui a toujours été l'une de leur préoccupation majeure. Prenons-en de la graine ! ...

Avec ses tourelles réunies par un haut mur d'enceinte, l'habitation Tammari a un aspect de chateau-fort. Elle est conçue pour s'assurer une protection contre les invasions tribales et plus tard, au 19e siècle, pour se défendre contre les colonisateurs allemands.


Au décès du père, le benjamin hérite de sa maison, les aînés ayant déjà quitté celle-ci pour aller construire leur "Takienta" sur la parcelle destinée au clan, là où la flêche tombe.

Une constante recherche d'équilibre se retrouve dans le rapport que les Batammariba entretiennent avec leur environnement. De nombreux aspects de la religion et des pratiques sociales permettent de protéger certaines zones et donc de préserver la diversité biologique. Ils n'ont pas attendu 2009 ...


Les Batammariba sont animistes. Le monde des Batammariba est peuplé de "forces" qui s'incarnent dans tel arbre, roche ou source ou encore dans un animal. Ils possèdent une très grande connaissance des plantes médicinales.


A l'intérieur comme à l'extérieur de la Takienta on peut voir des autels qui sont les réceptacles d'esprits d'animaux tués à la chasse ou d'esprits souterrains avec lesquels les ancêtres ont conclu un pacte.

Des forces avec lesquelles les humains ont la faculté de communiquer. Ils ont aussi le culte des ancêtres qui sont des donneurs de vie. En tout vivant, pensent les Batammariba, revit le souffle d'un mort qui a désiré sa naissance.


Nous entrons dans la Takienta. Le rez-de-chaussée est réservé aux animaux et aux morts. Des orifices sont prévu pour observer l'ennemi et si besoin leur décocher une flêche empoisonnée. Nous nous contenterons d'espionner et de photographier ...


Nous empruntons "l'escalier" qui mène à l'étage, domaine des vivants.


Une chambre à coucher.

La salle de bain.


Les greniers où sont conservées les diverses céréales.


Monique ne résiste pas à l'envie d'y grimper sous l'oeil amusé du chef de famille.

Les enduits sont réalisés avec un mortier de terre fine qui est pétrie avec de la bouse de vache. La finition est faite d'une sorte de badigeon préparé avec une décoction d'écorces de néré qui donne une couleur rouge aux Takientas.


C'est toujours le même paysage que l'on peut observer aujourd'hui encore avec des villages aux maisons situées au milieu de leur espace cultivable, disséminées et indépendantes.

La société Tammari est restée intacte. Nous quittons à regret ce peuple qui nous a accueillies et donné une belle leçon de vie.


La vallée Tamberma












Kara - Kandé


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