La Maternité
 


La Maternité d'Agoué








Journée très calme pour Amélie : bouquiner, dormir... "enfin une vraie journée de vacances ! "

En revanche, Monique et moi ne perdons pas notre temps. Nous nous rendons à la Maternité d'Agoué. Là, je dois retenir mon souffle, tout est triste, délabré et sans hygiène... dehors le linge sèche à même la terre...

A l'intérieur, un dortoir insalubre, la pénombre... Les jolis petits bébés doivent être très résistants... Les jeunes mamans acceptent gentiment de se faire photographier. Je me demande à quoi elles pensent ? Hier, des jumeaux sont décédés faute de soins. C'est vraiment très triste.


À côté de la maternité, les cuisines... dans une petite cabane... Les mamans sont alitées pour 2 ou 3 jours (certaines repartent le jour même). La famille reste près de la maternité durant l'hospitalisation pour préparer les repas et laver le linge de la maman et de son bébé...


Les statuettes

Puis nous partons rendre visite à une personne âgée ; sa fille habite à Cholet et a remis à Monique du courrier pour elle… nous devons faire des kms de labyrinthe dans le village pour arriver jusqu'à sa petite maison.
Allongée sur son lit sous une moustiquaire elle semble attendre la fin...
Sur le sol, dans un coin de la pièce : des statuettes habillées de chiffon dans une bassine en émail ébréchée... ? statuettes de sorcellerie que l'on pique pour jeter des sorts ?? ... Non ! clichés d'européens... ! elles représentent tout simplement les jumeaux morts dans la famille et c'est la personne la plus âgée qui est chargée de s'en occuper.
A la fin de chaque semaine, elle place de la nourriture dans des petites assiettes, parterre, devant les poupées afin qu'elles se nourrissent des effluves odorantes.







La tante a eu aussi des jumeaux morts dès les premiers mois de la naissance. Ses 2 petites statuettes de bois sculpté sont placées toute la journée dans un petit présentoir fabriqué spécialement. Le soir elle les couche dans un petit lit.




Dans la pièce voisine sur une natte à même le sol cimenté, un joli petit bébé se réveille tout juste de sa sieste. Une ravissante petite fille que je me hasarde à prendre dans mes bras. Aussitôt, La tante insiste pour que je la porte comme toutes les femmes africaines, dans le dos.

Après ces bons moments passés dans cette gentille et accueillante famille nous retournons à la villa.


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