Dzogbégan et Apéyémé
 



Nous nous réveillons au coeur d'un vaste domaine forestier sur le plateau de Danyi, véritable musée végétal, malgré l'extension des plantations de café et de cacao. C’est là que l’on trouve le plus haut sommet du Togo, le Mont Agou, qui culmine à 986 m d'altitude.
Dans l'abbaye règne un calme surprenant. Tout au bout du long couloir qui déssert nos chambres nous pouvons admirer la chapelle en bois circulaire entièrement construite en matériaux locaux, elle est absolument remarquable.



L'abbaye des frères bénédictins de Dzogbégan au Togo


L'abbaye des frères bénédictins de Dzogbégan fut fondée en 1961 par l’abbaye d’En-Calcat dans le Tarn.

Elle est avant tout un lieu d'accueil pour les besoins religieux mais on y accepte les voyageurs.

Nous prenons possession de nos chambres avec salle d'eau et terrasse privées et nous testons la lampe à pétrole qui nous sera très utile lorsque l'électricité produite par le groupe électrogène sera coupée vers 21h30.


Les moines de Dzogbegan ont, évidemment, une mission spirituelle. Mais ils jouent, en même temps, un rôle économique dans le village et dans la région : plantations de café, distillerie de citronnelle, fabrication de confitures.

Après le petit déjeuner nous décidons d'explorer, à pied, les alentours. L'abbaye participe d'une manière non négligeable au développement local : coopérative de planteurs de café et aide à l’emploi pour les femmes des villages environnants.

Calme, respect, sérénité ...


La cloche de midi a sonné. Nous déjeûnons dans la vaste salle à manger réservée aux voyageurs. Le repas se déroule dans le calme absolu. Nous respectons les règles et parlons à voix basse ... on dit que les moines correspondent par signes afin de ne pas perturber cette atmosphère de recueillement. Après le repas nous participons aux tâches ménagères, toujours dans le calme et la bonne humeur.


Sur la route de Danyi-Apéyémé




Cet après-midi Angelo nous accompagne jusqu'au village d'Apéyémé.

En chemin, nous nous arrêtons pour prendre quelques photos et s'imprégner de cette ambiance nonchalante qui règne dans ces petits villages.

Les gens acceptent toujours la discussion avec beaucoup de gentillesse.



Cri-cri a remarqué une vendeuse de "Dolo" sur le bord de la route et insiste, en connaisseuse, pour nous le faire goûter ...
Il s'agit d'une bière ancestrale obtenue par la fermentation de sorgho rouge ou du mil germé et cuit dans de l'eau. On trouve généralement le dolo dans les marchés. Il est servi dans des calebasses par celle qui le fabrique, qu'on appelle la "dolotière". Ce métier est exclusivement féminin. Le dolo doit être bu dans la journée parce que la fermentation continue et il devient trop fort.
On boit une petite gorgée de dolo dans une calebasse avant de la faire passer au voisin afin de prouver que cette boisson n'est pas maudite, puis on laisse tomber quelques gouttes de liquide sur le sol avant de boire "pour les ancêtres". On l'appelle aussi Tchoukoutchou ou tchapalo.



Rencontres à Danyi-Apéyémé
Nous arrivons à Apéyémé petite ville d'environ 15 000 habitants, Chef-lieu de la Préfecture de Danyi. Nous faisons une halte et entrons dans le bar "La promesse de dieu" chez Honoré et Charité.

Une partie de la famille est installée dans l'arrière cour pour trier les graines de café ...

La récolte du café demande une attention toute particulière. La cerise du caféier est un fruit contenant une à deux graines appelées caracoli qu'il faut extraire rapidement pour éviter tout risque de fermentation. Les cerises récoltées sont mises à sécher à même le sol et au soleil durant 2 à 3 semaines. Sous l'action de l'air et de la chaleur, les caracoli se séparent de la pulpe du fruit et de leurs deux fines membranes de protection et sont prêts à être triés avant la torréfaction.
Charité nous propose de jolis tissus et nous fait visiter sa petite boutique. On y trouve de tout : de l'épicerie, de la vaisselle, des chaussures ...
Cri-cri, toujours avide de nouvelles rencontres, les rejoint pour discuter et entrer dans leur petit univers. En quelques minutes le contact est établi et l'accueil est très chaleureux.
Petit à petit nous découvrons tous les membres de cette adorable famille.
les 4 filles d'Honoré et Charité ont chacune un prénom Togolais et un prénom Français :
- Lumière, Kékéli
- Etoile, Yletivi
- Victoire, Biova
- Amandine, Mana
Afuiwo est l'arrière grand-mère de 107 ans, très lucide et très attachante.


Une rencontre inoubliable ...


Nous quittons nos "nouveaux amis". Nous nous écrirons, c'est promis !
Il est temps de rentrer à l'abbaye, la cloche va bientôt sonner pour le dîner. Demain nous reprendrons la route pour Kouma-Konda sur le mont Kloto.


Dzogbégan et Apéyémé